L'oeil du prince

Au théâtre, il existe une place idéale d’où la perception du spectacle est la meilleure, dans l’axe central, au septième rang. Par habitude, elle était, sous l’Ancien régime, réservée au souverain. D’où son nom, « L’œil du prince ». Cette place privilégiée, qui permet de voir la salle de façon symétrique, se situe à 0,60 m au-dessus de la scène sur l’axe central, ... aux environs du septième rang, au centre de la rangée. C’est sous le fil conducteur de l’Éros, dans le sens de la divinité primordiale de la puissance créatrice à l’œuvre, que ce travail de création convoque une histoire de l’art picturale dans un objet chorégraphique fragmenté en tableaux.
Pour citer Picasso, « l’art n’est jamais chaste » ; il s’unit intimement aux forces primitives de la naissance et de la mort, autant au voyeurisme, au fétichisme qu’à l’exhibitionnisme, quelquefois au refoulement, au mythe, à la morale et à la religion.
L’Œil du Prince ne cherche pas à offenser ou à choquer délibérément, mais s’articule comme une proposition singulière qui scénographie subjectivement des figures / œuvres emblématiques – peintures, sculptures, photographies- de cette épopée, évoquées dans une suite de scènes, corps exposés, glorifiés, extatiques, révélateurs de notre humaine condition de mortels désirant. Le regard du public sera peut-être happé par cette exploration énigmatique de l’art, notre liberté d’expression sulfureuse, notre imaginaire chorégraphique poétique, visuel et charnel, et notre désir que se dégage une réflexion libre sur nos propres relations avec l’œuvre.
Une permission de se jouer du monde, sans limites.
Compagnie Apart

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