Affiche de Ils nous ont oublié

Ils nous ont oubliés

d’après La Plâtrière
Théâtre
Sur réservation uniquement
De 7,00€ à 25,00€
de Thomas Bernhard
mise en scène Séverine Chavrier

Paru en 1970, La Plâtrière est l’un des premiers romans de l’écrivain autrichien Thomas Bernhard. Il s’ouvre par le récit d’un meurtre : aux abords d’une ancienne usine à chaux, la nuit de Noël, une femme a été retrouvée dans son fauteuil roulant, tuée d’un coup de fusil en pleine tête. Quelque temps plus tard, on
... découvre dans une fosse à purin son mari, à moitié mort et fou, une carabine à la main. Retraçant méticuleusement la succession des événements qui ont conduit au crime, le récit s’engouffre dans l’enfer conjugal.
Le couple a échoué cinq ans plus tôt à La Plâtrière, une bâtisse perdue au milieu des Alpes autrichiennes. Lui, Konrad, autodidacte obsessionnel, travaille à sa grande œuvre, un Essai sur l’ouïe. Mais sa quête d’idéal est en permanence entravée par la réalité la plus triviale, si bien qu’il ne couche jamais le moindre mot sur le papier. Elle, sa femme, était déjà malade lorsqu’il l’a épousée ; c’est grâce à son argent qu’ils ont pu vivre. Chacun est ainsi devenu le tyran de l’autre. L’enquête policière se meut en cauchemar métaphysique. La folie se répand, inquiétante, hallucinée, corrosive… Que reste-t-il d’une vie, si ce ne sont des babioles déjà ensevelies par la neige blafarde ?
Séverine Chavrier, directrice de la Comédie de Genève à partir de juillet 2023, dialogue de nouveau avec Thomas Bernhard. Cultivant son goût d’un art total, elle imagine ici une scénographie diffractée, augmentée d’écrans, peuplée d’oiseaux et d’humanoïdes. Tout en prenant des libertés, elle reste fidèle à l’esprit bernhardien : féroce, drôle, désespéré. Les acteurs tiennent de bout en bout la partition, soutenus par les improvisations d’un percussionniste. Les spectres sonores envahissent les lieux : depuis le sous-sol jusqu’aux tréfonds de la vallée, tout ici est son – jusqu’au silence.