La Ceriseraie

La Cerisaie

D'Anton Tchekhov
Théâtre
Sur réservation uniquement
Accessible aux handicapés
De 7,00€ à 25,00€
Plein tarif
25,00€
Tarif de groupe
20,00€
Tarif retraité
20,00€
Tarif demandeur d'emploi
14,00€
Tarif jeune (- de 30 ans)
12,00€
Elèves écoles partenaires
8,00€
Samedi soir étudiants - 30 ans
7,00€
Bénéficiaires minima sociaux
7,00€
Nous sommes en Russie, vers 1900, aux prémices d’un siècle de grands bouleversements. Déjà, le monde est sur le point de basculer. Lioubov, propriétaire terrienne ruinée, symbole d’une aristocratie moribonde, est contrainte de mettre aux enchères le domaine familial, ainsi que la belle cerisaie. Lopakhine, fils de paysan nouvellement parvenu, propose une alternative à la vente : raser ... la cerisaie pour y construire des lotissements à louer aux estivants. Mais abattre ces arbres, c’est effacer les souvenirs qu’ils abritent : la mort d’un enfant dans le lac, l’histoire de ces gens qui ont poussé autour et dont la vie ressemble à des fleurs de cerisier, aussi fragiles qu’éphémères. Lioubov se replie dans la contemplation de ce monde disparu, fermant les yeux sur la société moderne et les mutations sociales qui arrivent avec perte et fracas. Désormais, une cerisaie dont les arbres ne donnent plus de fruits sera vouée à être rasée.

Le metteur en scène Tiago Rodrigues aborde cette rupture du côté d’un possible renouveau. Sa mise en scène sophistiquée laisse entrevoir, par-delà la confusion circonstancielle, la promesse de jours meilleurs. Il réunit dix comédiens et deux musiciens autour d’Isabelle Huppert, qui campe à merveille le rôle de Lioubov, tout en évanescence et complexité. Les interprètes s’attaquent avec vivacité au tout dernier drame d’Anton Tchekhov. Les voix du chœur s’enlacent, se heurtent, font entendre la vitesse à laquelle le monde change et le temps échappe ; un rythme exalté par la traduction de Françoise Morvan et André Markowicz, qui rappelle combien la langue tchékhovienne est une savoureuse partition pour la scène. Sous la plume du dramaturge, les phrases les plus anodines sont toujours susceptibles de soulever des interrogations infinies.

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