Illustration de la pièce les irresponsables

Les Irresponsables

de Hermann Broch traduction Irène Bonnaud mise en scène Aurélia Guillet
Théâtre
Injustement méconnu en France, Hermann Broch est un écrivain autrichien d’origine juive dont l’expérience humaine et littéraire doit être partagée. Auteur de grands romans dans les années 1930 avec Les Somnambules ou La Mort de Virgile, il est emprisonné par les nazis puis libéré notamment grâce à l’appui de James Joyce. Lors de son exil aux États-Unis, il se livre à sa ... dernière expérience littéraire avec Les Irresponsables. Il y décrit la vie de personnages durant la montée du nazisme en Allemagne, catastrophe dont ils ne sont pas directement responsables. Dans ce roman-fleuve, il est très peu question de politique puisque c’est au cœur de la vie intime, et entre autres du rapport à la sexualité, qu’Hermann Broch saisit l’état d’esprit dans lequel le nazisme a puisé sa force véritable, une force irrationnelle.

Au cœur de l’adaptation, il y a le récit de la servante Zerline magnifié par Jeanne Moreau au TNP, en 1987, dans la mise en scène de Klaus Michael Grüber. Une servante, qui travaille depuis des années dans la famille d’une baronne, se confie au nouveau locataire de la maison. Elle lui raconte sa vie, comme un dernier aveu impudique et sublime où se croisent rivalité sociale et rancœur amoureuse. À ce récit, vient faire écho une constellation de personnages saisis dans leur vie quotidienne, intime, voire secrète. L’un nourrit des rêves de réconciliation avec la Nature, l’autre une fascination érotique pour le pouvoir… À l’ombre de l’ascension de Hitler, leurs échanges d’une vérité nue et crue brassent le bien et le mal de manière déroutante.